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 SOUMISSION (2/2)

Il donne cela.

De temps en temps, il se penche pour lui palper les seins et le plaisir la prend. Il touche la chair douce des mamelons avant de presser les pointes. Elle a moins d’hésitation et davantage de plaisir. Son corps se rétracte et s’épanouit tandis qu’elle récite. Elle resterait bien ainsi. C’est si bon d’être ainsi palpée. Elle parle mécaniquement tout en suintant et en s’ouvrant…

Néanmoins, il ne la laisse pas faire, interrompant ainsi sa rêverie.

- Tu es chienne ? La mienne ?

Son « oui » est instinctif.

Néanmoins, elle est surprise quand, face à elle, il ouvre son pantalon et exige une fellation. La première fois, elle a très mal fait, le laissant insatisfait. Il est donc important qu’elle se comporte mieux. Elle regarde brièvement la queue du jeune dominateur avant de commence à la lécher doucement, commençant par les bourses pour aller à l’extrémité. Il a, à cet endroit de son corps, la chair douce et la peau fine et elle est précautionneuse en même temps que volontaire devant cet attribut pour elle raidi et beau. Elle suce et lèche, insiste pour bien décalotter le gland, résiste à l’envie de ne pas garder ses mains dans le dos afin de mieux traiter  celui qui devient le Maitre, et œuvre comme elle peut. Il a une belle érection qui la pousse à bien agir et elle se perd un peu dans les sensations qu’elle veut lui procurer et dans celles qu’elle ressent elle-même, navigant entre le désir de recevoir la jouissance et celui de la donner. En fait, elle s’en rend compte progressivement, elle est plus tendue vers le fait de le satisfaire. Peut-être est-ce à cause des images qu’elle a : la suceuse, la salope, la femme offerte pour le plaisir ? Elle ne sait. Le fait est qu’elle le laisse s’enfoncer dans sa bouche, aller et venir, disposer de et orifice qu’elle met à sa disposition et qu’elle lui offre sa langue, sa salive et ses muqueuses. Monsieur dispose d’elle. Il veut jouir. C’est lui qui choisit les modalités. Celles- ci sont brutales. Elle travaille longuement, en petite ouvrière. Il la tient par les cheveux et oriente ses mouvements sans rien forcer. Alors, sucer la rend « chienne », et, de ce fait,  le terme prend un autre sens. Faire monter son plaisir, le rendre heureux en s’excitant. Devenir impudique, donner et offrir. Elle s’applique et se tend. Le plaisir…Sensations brutales et douces en même temps. Hoquets, larmes au bord des cils à l’enfoncement. C’est bien. Il « vient » bien.

 Pourtant, il l’arrête tandis qu’elle veut poursuivre.  Ainsi, elle échoue. Interrogative, elle le regarde, posant sur lui ses yeux bruns fardés.

- Monsieur ?

Il l’oblige en lui tirant les cheveux à cesser de sucer.

- Monsieur, pourquoi ?

Il hoche la tête.

- C’est ainsi.

Bien qu’elle se montre désolée et fautive, il l’incite à se lever et elle obéit.

Elle nue et lui à demi vêtu se font face dans un petit appartement impersonnel, au milieu d’une nature tropicale où s’entrecroisent fleurs somptueuses, arbres exotiques, épices et senteurs. En ce temps précis, elle pense à la menthe et au vétiver. Feuilles fragiles et vertes aux délicates nervures. Petites tiges qu’on froisse dans la main pour qu’elles dégagent un parfum qui leur est propre. Senteurs qu’elle aime. Quant à lui, elle ne connaît pas ses préférences. Elle devine qu’il s’agit de la vanille car elle exhale, ici, de voluptueux parfums. Et puis la gousse en est, de part, sa forme, délicatement érotique. Ouverte, elle offre une substance brune et odorante. Peut- être aime t’il aussi le gingembre à cause de sa forme, de ses  méandres er de son goût tenace. Oui, ce doit-être cela car il la caresse intimement et elle s’ouvre comme une fleur aux pétales gonflées et dépliées. Ses fentes sont  offertes et dilatées. Il semble qu’elle reconnaît déjà la douceur des doigts du Maitre, et, comme il masturbe bien, et elle fait les mouvements du bassin qui aident à la satisfaction. Elle gémit et s’approche du plaisir. Mais comme lui tout à l’heure, elle n’y parvient pas. De fait pour le rejoindre, elle demande pardon et demande à être de nouveau fessée. Il lui donne satisfaction et elle  constate que c’est fort et bon. Si bon !  Comme il avait raison en l’annonçant…

Avant qu’elle ne parte, comme il l’avait annoncé, il la gode un peu. Elle a acheté il y a quelques mois des « objets » doux et oblongs qui lui procurent, dans l’ombre d’une chambre, ce « bout du monde » qu’est la jouissance sexuelle démultipliée de ravissantes sensations….Aussi le laisse t’elle faire. Le gode après la queue, c’est bon. Elle se le murmure tandis que penché sur elle, il fait aller venir dans son vagin puis son anus, le long simulacre. Les va et vient sont réguliers, les mouvements d’enfoncement s’accentuent et l’excitation croît. Ce qui est bon, elle le sent c’est cet abandon qui aplanit tout et ouvre à la libération des sens. Mais elle est loin de cela encore, alors elle se tend, s’ouvre et s’offre tandis que ses chairs suintent.

Il insiste un moment et contente les orifices qu’elle lui présente puis devinant sans doute qu’elle ne jouira pas, il s’interrompt et lui dit de se relever.

C’est la fin de la séance. Un passage étrange de cette soirée, où, face à face de nouveau, ils échangent quelques impressions. Elle enlève collier et laisse non sans lui en avoir donné l’autorisation et fait savoir qu’elle est heureuse.

- Tu as aimé être chienne,

- Oui, Monsieur.

- Je veux un compte-rendu.

- Oui, je le ferai, j’aime écrire.

- C’est bien mais obéis.

- J’obéis.

Pour le reste, elle range les objets qu’elle avait emportés et se rhabille. Il la regarde sans cesse, silencieux et observateur et au moment de partir, lui sourit légèrement.

- Tu vois, dit-il, tu as fait un achat pour rien…

Elle pense alors à la bombe de crème chantilly qu’elle a apportée pour rien et le regarde, interrogative.

- La prochaine fois, dit il, la prochaine fois.

Elle aussi se détend à l’évocation de cette crème blanche légèrement sucrée que, sans doute, il placera sur une partie de son corps pour la lécher et provoquer en elle de délicates sensations…

Elle hoche la tête et le salue.

Sur la route du retour, ils échangent peu et elle ne sait s’il est réellement satisfait. Elle affirme lui envoyer un texte dans les quarante-huit heures. Elle tiendra le délai, elle le sait.

Ils se quittent.

A l’hôtel, elle dort sans fin mais au matin, elle égrène mentalement, les articles qui scellent ses liens avec lui et se souvenant de ce qu’elle vient de vivre, elle soupire et s’étire, se sentant légère.